Nature & Randonnée | Le 27 juin 2024
Top 50 des plus beaux sites naturels de France (5e partie)
Voici la dernière étape de notre périple du côté des merveilles naturelles. Nous avons vu comment la nature peut nous laisser sans voix, nous offrir avec générosité des émerveillements grand format et des temps précieux pour se ressourcer. La nature nous surprend souvent par ses dimensions et par la force qui se dégage d’une montagne, d’une rivière, d’une dune ou d’un lac. Elle est pourtant fragile et nous invite au respect, par l’observation de règles souvent simples. Saluons au passage les milliers d’acteurs de la protection de la nature, associations, bénévoles, clubs, réserves et parcs naturels ou collectivités. Ils mènent, souvent de concert, un travail remarquable et discret. Dans cette dernière partie, je vous emmène dans les régions Centre-Val-de-Loire et Hauts-de-France. Nous partons dans la Brenne, mère de milliers d’étangs et paradis des tortues aquatiques, dans l’exceptionnel village d’Angles-sur-l’Anglin et sa frise préhistorique unique au monde, sur le fleuve royal, la fantastique Loire si généreuse en sites de loisirs, sur les prairies du Fouzon, en vallée du Cher, chez les phoques de la Baie de Somme et sur la Côte d’Opale. Nous ferons aussi un tour en Île-de-France, dans la forêt de Fontainebleau qui compte 800 arbres remarquables. Nous irons même à Paris, pour boucler le Top 50 avec les vignes de Montmartre.
Les 3 300 étangs de la Brenne et « le Lascaux de la sculpture ».
Cette région de France est réputée pour son nombre impressionnant d’étangs. D’une superficie de 183 000 hectares, le Parc Naturel Régional (PNR) de la Brenne a recensé 3 300 étangs ! D’ailleurs, le village vacances Le Domaine de Bellebouche, à Mézières-en-Brenne, est en bord d’étang. Le PNR de la Brenne nous rappelle qu’on est ici « dans l’une des plus importantes zones humides de France, reconnue au niveau international pour la richesse de sa faune et de sa flore ». Bref, on est sur une terre sauvage et préservée. Et la faune ne s’y trompe pas. Savez-vous par exemple que cette région abrite 267 espèces d’oiseaux et « que vit ici la plus grande population de cistudes d’Europe » ? La cistude est une tortue aquatique. Voilà donc un bout de France très reposant, au plus près de la nature, où vous profitez de 80 circuits de randonnée pédestre ou cycliste. Vous pouvez aussi évoluer à cheval ou en canoë (entre autres), ou bien flâner sur des circuits de découverte. L’un d’eux, à Saint-Michel-en-Brenne (à 5 km du Domaine de Bellebouche) vous conduit sur la Réserve Naturelle Nationale (RNN) de Chérine : « Ce parcours original, de plus d’un kilomètre, traverse ou longe bois et landes, étangs et marais. Il s’achève à l’observatoire de l’étang Luc, avec une lumière favorable toute la journée ».
Autre pépite dans le coin : le village d’Angles-sur-l’Anglin, à 30 km du Domaine de Bellebouche. Vous allez voir que la Brenne est bien plus que de l’eau et de la verdure. Une enquête de l’Inventaire du Patrimoine « a permis d’identifier plus de 400 éléments du patrimoine ». Voilà ce que nous en disent les spécialistes du patrimoine du Pays Châtelleraudais : « Angles-sur-l’Anglin est caractérisée par son paysage de falaises calcaires, entre lesquelles sillonne la rivière. Ces rochers sont percés de grottes où les animaux et les hommes ont su trouver refuge. Le bâti s’est aggloméré de part et d’autre de la rivière l’Anglin. La commune présente un grand intérêt au niveau du paysage, façonné par l’Anglin ». Ça n’étonnera personne, ce village est classé parmi les plus beaux de France. Ne loupez pas à Angles-sur-l’Anglin les loges en pierre sèche. On est ici sur une frontière, entre la patrimoine naturel et le culturel, car la végétation a pris possession des ces loges, servant jadis aux paysans, notamment aux vignerons, pour s’abriter, manger et ranger leurs outils. On compte une trentaine de loges sur le village.
À Angles, voyez aussi le château-forteresse du XIe siècle : « À plus de 40 mètres au-dessus des eaux de l’Anglin, il est fièrement dressé sur son promontoire rocheux et semble, aujourd’hui encore, défendre la ville ». Dans ce village décidément incontournable, vous dégotez également le Roc aux Sorciers, un site préhistorique. Il est unique au monde parce qu’il « abrite une frise sculptée longue de 20 mètres, datée d’il y a 15 000 ans et désignée « le Lascaux de la sculpture » », expliquent les responsables du site. « La frise est considérée comme étant la plus importante du monde de l’époque magdalénienne et fut découverte en 1950 ». Ce n’est pas seulement une grotte, c’est un centre d’interprétation (pour conserver le patrimoine originel), c’est un site idéal pour des sorties en famille : « Grâce à des restitutions innovantes et ludiques, mettez-vous dans la peau de nos ancêtres et partez à la rencontre des hommes de la préhistoire, des animaux qui leur étaient familiers, de leur environnement et de leur art exceptionnel : la sculpture monumentale ». Notez qu’il existe un accueil et des tarifs pour les groupes (adultes/enfants) jumelant des visites guidées du Roc aux Sorciers et de la forteresse d’Angles.
La fantastique Loire, fleuve royal, et ses milliers d’espaces de loisirs
Quand on évoque les merveilles naturelles, impossible d’oublier la Loire. Elle naît dans le Vivarais, en Ardèche, et finit sa course dans le golfe de Gascogne. Mais elle prend en Val de Loire une autre dimension, du fait de l’histoire des châteaux de la Loire et de leur rôle, notamment dans la période de la Renaissance. Si vous dites « châteaux de la Loire », vous faites vibrer les cœurs de millions de voyageurs, comme si vous chantiez la Tour Eiffel, les plages du Débarquement ou le Palais des papes. Vous déclinez une marque made in France prestigieuse et mondialement connue… Mais on oublie parfois la Loire, en n’évoquant que les châteaux. La Loire, le plus long fleuve de France, charrie des aventures de tous ordres, littéraire, géographique, historique, politique, culturel, naturaliste, agroalimentaire, urbanistique… et touristique. Partout où elle passe, elle est un espace de sport, de détente et de loisirs. Que vous soyez au village vacances La Saulaie, en Indre-et-Loire, ou à la Ferme de Courcimont, en Sologne, dans le Loir-et-Cher, vous êtes dans une ambiance Loire : la Saulaie est à 20 km d’Amboise et 40 km de Tours, la Ferme de Courcimont est à 50 km d’Orléans et 55 km de Blois. Amboise, Tours, Orléans, Blois, quatre villes qui riment avec la Loire et, à bien des égards, la gloire.
Ceci dit, il n’y a pas que cette chère Loire dans la vie ! Il y a aussi le Cher, le Fouzon et le Modon, trois cours d’eau qui traversent un site fabuleux de 1 800 hectares. Voici (à 30 km de la Saulaie) les prairies du Fouzon… que nous accueillons avec plaisir dans ce Top 50. « Elles constituent un ensemble paysager unique en région Centre-Val-de-Loire. Ponctuées de mares, ces prairies fauchées avec haies, trognes et petits boisements, sont sujettes à des crues épisodiques qui viennent les enrichir. Le fourrage alimente surtout l’élevage caprin pour la production de fromages de chèvres bénéficiant de trois Appellations d’Origine Protégée (AOP). Cette activité agricole va de pair avec une biodiversité d’exception, tant au niveau de la flore que de la faune ». Et là, vous vous dites peut-être : qu’est-ce que je peux bien venir faire ici ? Plein de choses. Par exemple, les chemins au cœur des prairies sont accessibles et « méritent le détour, tant pour leurs paysages que pour leurs richesses biologiques ». Vous allez alors à la découverte du castor d’Europe, de papillons protégés, « d’oiseaux rares et craintifs », de l’orchidée sauvage « Orchis à fleurs lâches ». Une nature simple et belle qui illumine votre randonnée.
Une colonie de phoques en baie de Somme. Une lumière inimitable sur la côte d’Opale. Et les vignes de Montmartre…
Direction à présent les Hauts-de-France (Picardie et Nord-Pas-de-Calais) où je propose une halte à la Réserve Naturelle Nationale (RNN) de la Baie de Somme. Ouverte sur la Manche, « cette Réserve est essentiellement composée d’une zone maritime qui se divise en deux grands habitats. D’abord, la vasière constitue une réserve d’invertébrés en abondance, nourrissant de nombreuses espèces d’oiseaux. En marée basse, les phoques-veaux aiment se reposer sur les bancs de sable. La Réserve abrite la plus importante des trois colonies françaises de ce phoque, avec une centaine d’individus. Puis, les prés salés prennent place où se succèdent des espèces végétales tolérantes au sel, depuis les salicornes [plantes] fréquemment submergées aux prairies de lilas de mer en passant par des espèces protégées telle que l’obione pédonculée, l’élyme des sables et le saule rampant », précisent les responsables de la RNN de la Baie de Somme. Vous avez noté comme moi que le saule ici ne pleure pas… Sans doute est-il heureux de ces vastes espaces naturels que les hommes préservent. L’espace, en général, celui qui nous fait cadeau d’horizons inaccessibles et incroyables, pourrait être du Top 50 : tous les grands espaces de France, avec leur talent de savoir nous dépayser lorsque nous sommes en vacances.
De grands espaces, il est encore question avec cet autre associé du Top 50. Et ce n’est pas le moindre : la merveilleuse Côte d’Opale. Pour en profiter pleinement, posez vos sacs et valises au village vacances Stella Marris en bord de Côte d’Opale. De la baie de Somme à la Belgique, la Côte d’Opale produit des panoramas fabuleux et de longues et larges plages de sable fin où l’on pratique aussi bien la pêche à pied que les sports de grand air, la rando ou la bronzette. Quand on goûte les beautés de cette côté, on n’est pas étonné d’apprendre que c’est un peintre, Edouard Lévêque, qui l’a ainsi baptisée, « en hommage à sa lumière si particulière et changeante ». On dit aussi que le Touquet-Paris-Plage, à 6 km de Stella Marris, est « la perle de la côte d’Opale ».
On boucle ce tour de France des merveilles naturelles avec l’Île-de-France, une région moins souvent habituée au registre du sauvage mais qui recèle pourtant quelques pépites. Citons la forêt de Fontainebleau, en Seine-et-Marne, on dit aussi « forêt de Bière »… qui nous vient de la bruyère et non de la bibine ! 25 000 hectares de forêts, dont 10% classé « réserve biologique ». Cette forêt compte 800 arbres remarquables, comme le signale l’Office National des Forets (ONF) : « Ces 800 sujets sont signalés à la curiosité des promeneurs ». Mais oui, Paris est aussi un repaire de très beaux espaces naturels : parcs, jardins, bois et même une butte fameuse que nous allons sacrer membre du top 50. La butte Montmartre fait souvent son apparition dans les chroniques mondaines, religieuses ou historiques, rarement dans les écologiques. Et pourtant, elle a du répondant d’un point de vue géographique. Hormis les monuments, cette colline est le point culminant de Paris… où pousse toujours la vigne (donnant le célèbre Clos Montmartre). C’est en 1930 qu’elle fut plantée, pour empêcher la construction d’un immeuble.