Top 50 des plus beaux sites naturels de France (4e partie)
La Forêt d'Orient © Superjuju10 - Wikimedia Communs

Nature & Randonnée | Le 11 mai 2023

Top 50 des plus beaux sites naturels de France (4e partie)

Nous voilà dans l’est de la France, dans les régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est (Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine), pas avares de merveilles naturelles et d’idées de sortie. Elles sont toutes classées Émerveillement 100% Garanti. Allons ensemble au Pic de l’Aigle et son belvédère des 4 lacs, aux Cascades du Hérisson et leurs 31 sauts successifs, sur une ribambelle d’étendues d’eau mystérieuses, dont le fameux Plateau des Mille étangs, sur des falaises préhistoriques et coralliennes, sous des châtaigniers remarquables, dans une forêt d’Othe légendaire où siège Notre-Dame-de-Toute-Protection, sur une presqu’île champenoise fleurant l’Afrique sauvage, une mythique montagne alsacienne et un étonnant champ de roches vosgien sur lequel les scientifiques aiment se gratter la tête.

Le Jura ou la vie en grand : grands espaces, grand air, randonnées grandioses

Nous sommes au Pic de l’Aigle, aux portes du Parc Naturel du Haut-Jura, à 15 km du village vacances Le Duchet, 25 km du Chalet de la Haute-Joux, 30 km des Chalets du lac de Vouglans et 40 km de Neige & Plein Air, quatre résidences de vacances Cap France dans le Jura. Installés dans l’un ou l’autre de ces villages, vous rayonnerez dans une région généreuse, de la catégorie des grands : grands espaces, grand air, randonnées grand format, découvertes grandioses. Je vous suggère d’abord le Pic de l’Aigle : « Ce sommet culminant à 993 mètres est un site exceptionnel qui domine la vallée des 4 lacs. Vous aurez un point de vue magnifique sur tout le Jura des plateaux, la vallée du Hérisson, le Grandvaux et vous pourrez même admirer le Mont-Blanc par temps clair. Une table d’orientation aménagée au sommet vous permettra de lire le panorama à 360° », précise l’office de tourisme du Jura. Depuis le village de la Chaux-du-Dombief, il existe plusieurs moyens de se rendre au Pic de l’Aigle, sur des sentiers de randonnée plus ou moins difficiles et longs. Ceci est pratique pour les groupes comprenant des randonneurs aux niveaux d’entraînement différents (ça va de 1h à plus de 3h « sur un sentier de niveau moyen à dur »). Sachez que l’accès à ce site se fait aussi en VTT. Pour le belvédère des 4 lacs, il y a également la possibilité de s’y rendre en voiture, depuis la Chaux-du-Dombief (le parking est à quelques mètres du belvédère).

Le Pic de l'Aigle et le belvédère des 4 lacs
Le Pic de l'Aigle et le belvédère des 4 lacs © Jura Tourisme

Faisons maintenant un tour sur la commune voisine du Frasnois, de l’autre côté du lac de la Motte (ou lac d’Ilay). Pourquoi ce lac sauvage et d’origine glaciaire porte-t-il ce nom ? Parce qu’il renferme une motte, ou petite île, « des fouilles archéologiques attestent qu’elle était déjà habitée au néolithique [période la plus récente de l’âge de pierre]. Un monastère y fut installé aux environs de l’an mille ». Dans ce secteur, vous pourrez profiter d’un autre lieu coté et classé Grand Site de France : la vallée du Hérisson et le plateau des 7 lacs. « Les cascades du Hérisson offrent un spectacle sans cesse renouvelé, au rythme de la nature du Jura. Elles doivent leur nom au Hérisson, un torrent énergique qui prend sa source au Saut Girard, issu des lacs de Bonlieu et de la Motte. La nature a façonné cette vallée foisonnante et a créé pas moins de 31 sauts successifs qui constituent ces fameuses cascades ». Plus bas, dans la Bresse jurassienne, la ribambelle d’étangs fait aussi son entrée dans le Top 50. « Avec ses plaines et ses vallons bocagers, la Bresse du Jura est une région où la gourmandise s’allie aux mystérieuses forêts et aux étangs particulièrement nombreux dans cette terre verdoyante. Quoi de mieux, en effet, après une journée de randonnée ou de découvertes, que de s’attabler avec ses hôtes pour déguster le meilleur du terroir bressan » : une invitation signée de l’office de tourisme jurassien et nous rappelant que nos merveilles gastronomiques doivent beaucoup aux merveilles naturelles que la terre, l’eau et le soleil produisent en chœur. Accueillons donc la gastronomie française dans ce top 50 des sites naturels d’exception.

À lire aussi : Top 50 des plus beaux sites naturels de France (2e partie)

Un plateau fantastique, une cascade de couleurs et l’un des plus beaux sites français de coraux

Comment décrire le Plateau des Mille étangs ? Mission (quasi) impossible. Il faut le voir pour commencer à percevoir sa puissance. Ces lieux, entre Haute-Saône et Vosges, à quelques kilomètres du village vacances des 4 Vents, sont un cadeau fantastique pour vos mirettes. Joliment désordonnés, les étangs, forêts, marécages et tourbières forment une mosaïque extraordinaire : un tableau de maître ! Cette mosaïque d’étangs et cette cascade de couleurs, nous les devons à des temps lointains, nous renvoyant à la fonte des glaciers. Mais ce paysage a aussi été façonné par l’homme, suite à l’instauration d’activités de pêche et d’industrie (par exemple, des usines textile utilisant l’eau des étangs). Sur ces 220 km² de ce qu’on appelle « la petite Finlande », vous avez l’embarras du choix en termes de balades, toutes de nature à vous filer de grandes sensations.. et de grandes envies de revenir.

Le Plateau des Mille Etangs
Le Plateau des Mille Etangs © JGS25 / Wikimedia Commons

En Bourgogne, autour du village vacances La Vallée de l’Yonne, j’ai repéré trois sites formidables qui ne rougiront pas d’entrer dans le Top 50. A 60 km de la Vallée de l’Yonne, allons dans la Réserve Naturelle Nationale du Bois du parc. Le site des RNN de France explique qu’elle « tient son intérêt de ses falaises encaissées dans un important massif corallien d’âge jurassique. En effet, il y a 160 millions d’années, une mer chaude et peu profonde logeait à la place de l’actuelle vallée de l’Yonne. Aujourd’hui, on peut observer les empreintes des polypiers (coraux) fossilisés en position de vie, accompagnés de nombreux coquillages. C’est un des plus beaux affleurements de coraux fossiles en France ». Un sentier de découverte est organisé (toute l’année) dans les forêts et sur les pelouses des hauts de falaise, pour partir à la découverte du lieu et de sa grande richesse en termes d’arbres, plantes, petites ou grandes bestioles. Pour organiser vos programmes de vacances, vous avez Cap France, les offices de tourisme, les sites des PNR (Parcs Naturels Régionaux), des PN (Parcs Nationaux)… mais n’oubliez pas l’excellente ressource que constituent les RNN. Elles portent des missions variées, de protection du patrimoine naturel, d’observation, d’étude, de valorisation, de pédagogie et d’accueil du public. Elles sont une boîte à idées de sortie. Il y a 170 RNN en France et savez-vous quelle est la plus ancienne ? Celle du lac Luitel, dans l’Isère, dont le classement remonte à 1961. La plus récente, labellisée en 2015, regroupe 59 sites, autour de Terrou, c’est la RNN d’intérêt géologique du département du Lot. Mais on s’égare, amis, revenons à l’est…

Châtaigneraie remarquable dans l’Yonne et légendes de la Forêt d’Othe, entre Bourgogne et Champagne

Voilà une merveille naturelle toute simple, magnifique, accessible à tout le monde, idéale donc pour les groupes variés et les familles : c’est la châtaigneraie de Parly. Elle est à 35 km du village de La Vallée de l’Yonne. Classés « Arbres remarquables de France », ces châtaigniers de Parly ont une grande histoire. On entre dans un espace qui nous rappelle la grande époque de la récolte de la châtaigne. Ce lieu, portant une tranche de l’histoire de l’art culinaire à la française, est destiné à la flânerie et la rêverie. Huit kilomètres de sentiers balisés, parsemés d’explications pédagogiques, vous accueillent.

La Bourgogne et la Champagne se partagent une forêt d’Othe légendaire. Elle l’est à plusieurs titres : célèbre pour ses noisettes, pour sa vaste étendue et pour les légendes qu’elle recèle. Son périmètre s’étend de Joigny (Yonne) à Troyes (Aube) et englobe le village d’Armeau, où se pose en bord de l’Yonne la résidence de vacances Cap France. Beaucoup des légendes et croyances du Pays d’Othe « ont un rapport avec le thème de l’eau, cela se vérifie depuis le Moyen-Âge », explique le directrice de l’office de tourisme de Joigny. La journaliste de l’Yonne Républicaine, Sophie Thomas, poursuit : « Le site est abondamment composé de sources, lesquelles, apparues miraculeusement, ne se comptent plus, de Cérilly à Véron, de Coulours à Bussy-en-Othe. On leur accordait des vertus guérisseuses, voire rédemptrices ». Elle cite l’exemple des étangs de Saint-Ange : « Ils se seraient formés à partir d’une mare. Une légende raconte qu’à l’appel d’un ange (d’où le nom attribué au site), un enfant aveugle aurait retrouvé la vue après s’être mouillé les yeux avec l’eau de la mare. Bussy, c’est aussi un monastère orthodoxe, le monastère Notre-Dame-de-Toute-Protection. L’atmosphère paisible se dégageant de l’ensemble intrigue et interpelle ».

À lire aussi : Top 50 des plus beaux sites naturels de France (3e partie)

Une presqu’île champenoise aux airs d’Afrique, un torrent de roches vosgien, un mythique mont d’Alsace

La Forêt d’Orient, dans l’Aube en Champagne, abrite une fabuleuse histoire, dont l’épisode singulier des Templiers. Cet ordre religieux et militaire avait fait l’acquisition de la forêt au XIIIe siècle. En vous baladant sur le circuit-découverte de la Forêt du Temple, vous glanerez plein d’infos sur cette période, à l’aide de panneaux installés par le Département et le Parc Naturel Régional de la Forêt d’Orient. C’est une émotion douce et plaisante : se promener et se cultiver en même temps. Nous sommes ici dans un des sites les plus touristiques de la Champagne. C’est un haut-lieu de loisirs aquatiques et de sports de plein air. Mais la forêt d’Orient, et les lacs qu’elle embrasse, constituent aussi un espace naturel protégé extraordinaire. Le PNR est d’ailleurs en partie Réserve Naturelle Nationale. Celle-ci comprend trois types de milieux : les lacustres, c’est à dire liés aux lacs ; les prairiaux et ceux des marais et presqu’îles ; et les forestiers. Bref, ce morceau de Champagne est un paradis pour les faune et flore nécessitant des sauvegardes. Sur le lac du Temple, la presqu’île de Charlieu est particulièrement étonnante, avec ses bords rondement dessinés, ses nuances de vert, de bleu, d’or… et parfois même ses petits airs d’Afrique sauvage.

La Pointe de Charlieu
La Pointe de Charlieu © RNN de la Forêt d'Orient - Pascal Bourguignon

Tout aussi étonnant est ce champ vosgien, entre Gérardmer et Saint-Dié-des-Vosges. Il n’y pousse ni blé, ni orge, mais d’énormes rochers… qui d’ailleurs ne poussent pas. Ils sont arrivés là on ne sait comment. Enfin, on commence à avoir une idée. Ce champ de roches, situé à 20 km du village vacances de la Bolle, est au cœur de la forêt vosgienne, il est un lieu prisé de balades (les clubs de randonneurs viennent de très loin). Le champ a l’allure d’un torrent de roches, long de 400 mètres et large de 40 mètres. « Cette accumulation de milliers de blocs n’a pas une origine humaine. Seul un glacier peut transporter des blocs de cette taille sur plusieurs kilomètres. Ces pierres se sont probablement détachées de la montagne et ont voyagé à la surface avec le glacier. Puis, avec le réchauffement climatique, le glacier les a abandonnés ici il y a approximativement 50 000 ans », explique le journaliste de Vosges Matin Bruno Morvan. Certains questionnements demeurent pourtant, notamment « sur l’absence de traces de frottement sur les roches », ce qui donne à ce site un caractère encore très énigmatique. Rien d’étonnant à ce que des légendes aient poussé sur ce champ. On vous racontera – peut-être – que c’était jadis un lieu de sabbat et que les sorcières en réunion, surprises un jour par le curé du coin, furent transformées en roches.

Pour boucler cet épisode des merveilles naturelles de l’est, je vous propose un crochet du côté du Mont Sainte-Odile, dans le Bas-Rhin, à 5 km du Domaine de Saint-Jacques. C’est un lieu emblématique d’Alsace, pour ne pas dire le préféré des Alsaciens. Le Mont Sainte-Odile, à 765 m d’altitude, fut rehaussé de quelques mètres grâce à l’édification d’une abbaye à partir de l’an 680. Cette montagne est un lieu de prières, de randonnées, d’observations (on domine la Plaine d’Alsace), un lieu de découvertes historiques. Arrêtez-vous notamment sur les vestiges du « mur païen », c’est ainsi que fut nommée l’enceinte entourant le plateau du Mont. Un mur de 11 km, « érigé entre l’an 1000 et l’an 100 avant notre ère », mais tout le monde ne s’accorde pas sur ces dates. Ce qui est certain, c’est que le mur a de la bouteille et qu’il mesure entre 1 m 60 et 1 m 80 de large, atteignant à certains endroits 3 m de hauteur.

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