Gastronomie & Vins
Gastronomie : au grand jeu de l’association des mets et des vins
Il est en effet autorisé – et même recommandé – de considérer cela comme un jeu. Marier les mets et les vins peut être une belle occupation de vacances. Car tout n’est pas automatique, il faut tester. « Cela dépend des régions, des cultures, des goûts de chacune et chacun d’entre nous. Il est donc important de tester. Il faut se tromper pour innover ! En fait, c’est comme l’association des gens. On imagine que certains ne vont pas s’accorder et finalement, c’est une surprise, ils s’entendent très bien dans la durée », explique Claire Huguenot, œnologue et formatrice en œnologie à Saumur, dans le Val de Loire. « L’accord mets-vins est un combat, et il faut que de ce combat il ne ressorte aucun vainqueur. Le vin ne doit pas dominer le plat et le plat ne doit pas dominer le vin », dit son confrère Frédéric Moutte, œnologue de dégustation-harmonie.fr. C’est en tout cas « l’un des thèmes les plus passionnants concernant le vin, promet Emmanuel Delmas, de sommelier-vins.com. Si les accords mets et vins sont avant tout affaire de goût personnel, il est important de comprendre que certaines erreurs compromettent très sérieusement les échanges entre un mets et un vin qui ne vont pas de pair ».
Les nouveaux territoires français du vin
Le vin change ! Sa culture et ses modes d’élaboration évoluent. La cause principale ? Nous commençons à bien la cerner : le réchauffement climatique, constaté notamment par l’avancement des périodes de vendanges (un mois d’avance en Bourgogne ou dans le Val de Loire, trois semaines dans le Bordelais, « dans le sud, les grappes ont commencé à prendre de la couleur dès juin, du jamais-vu »). Ce réchauffement de la terre – que plus personne ne conteste – n’a pas fini de bouleverser nos déplacements, nos façons de travailler, de partir en vacances, tout simplement nos modes de vie. Vignerons, œnologues, scientifiques, comités interprofessionnels s’adaptent dans les régions traditionnellement viti-vinicoles. Certaines étudient par exemple l’implantation de nouveaux cépages, mieux adaptés : « Dès 2009, dans le Bordelais, le Comité Interprofessionnel des Vins du Bordelais a soutenu la mise en place d’un vignoble expérimental avec 52 cépages provenant de France et de l’étranger pour évaluer leur potentiel. Dix ans après, ce travail commence à payer ».
Jura : la vigne, le vin, la vie
Une fine bande de vignes s’allonge du nord au sud sur 80 kilomètres, entre Besançon et Bourg-en-Bresse. Elle forme l’un des plus petits vignobles de France (2000 hectares) et l’un des moins connus, réservant pourtant à ses visiteurs et dégustateurs un assortiment joyeux de mystères et délices. Ici, on ne marie pas vraiment les vins et les plats, tout semble sorti d’un même feu, issu d’une même famille. Le territoire est petit, ceci éclairant peut-être la puissante culture du vin en pays jurassien, élevée au fil des cuvées en philosophie. La vigneronne attitude irrigue naturellement les activités de loisirs suggérées dans les villages vacances Cap France de la région, au nombre de quatre.
Vin de Bordeaux : l’aristocrate devenu démocrate
Chaque seconde, 18 bouteilles de vin de Bordeaux sont vendues dans le monde, fierté de 5660 vignerons récoltant sur 111 000 hectares de vignes. Le vignoble bordelais représente un quart de la superficie des vins AOC français et 660 millions de bouteilles annuelles. Bordeaux demeure donc un des plus puissants véhicules de l’image des savoir-vivre et savoir-faire français. Ses vins s’exportent très tôt au-delà du rivage girondin, dès le XIIe siècle vers l’Angleterre, et leur réputation assure alors à la ville de Bordeaux prospérité et éclat. Toujours synonyme de culture française, mais aussi d’aristocratie vinicole, le Bordeaux a évolué plus qu’on ne le pense au fil des siècles. Il entre, sur les XXe et XXIe siècles, dans une ère plus démocratique.