Tour de France : roulez jeunesse !
© A.S.O. / Pauline Ballet

Actualités | Le 17 janvier 2023

Tour de France : roulez jeunesse !

Effet collatéral du virus, l’annonce du tracé 2021 du Tour de France est passé inaperçu. Initialement programmé au Palais des congrès, l’opération s’est repliée, le 1er novembre, dans une émission spéciale de Stade 2. Effeuillons ensemble les étapes et stoppons sur quelques idées de visites et balades sur le tracé.

La belle cité de Locronan et la Côte de granit rose

Les Bretons ont des chapeaux ronds, ils ont aussi, chevillé au corps, l’amour du vélo. Brest, en organisant le grand départ, le 26 juin 2021, s’installe en haut du palmarès des villes (après Paris) ayant accueilli le plus de départs de la Grande boucle : quatre fois. « C’est un formidable coup de projecteur », se réjouit le maire de Brest. C’est peu de le dire. Christian Prudhomme, directeur du Tour, explique l’impact : « Nous montrons 95% du territoire rural et les retombées économiques sont immédiates. Les villes sont visibles par 190 pays dont 100 qui reprennent le Tour en direct. Les prises de vue aériennes offrent une formidable promotion et les retombées touristiques peuvent survenir encore plusieurs années après ».

En 2021, les téléspectateurs et les touristes goûteront le plaisir de (re)découvrir la splendide petite cité de Locronan (26 juin, 1e étape Brest-Landerneau). Elle emmagasine depuis des lustres les labels (Petite Cité de Caractère, Plus Beau Village de France…) et reste une valeur sûre pour les cinéastes. Chouans !, de Philippe de Broca, a notamment été tourné ici en 1988. La 2e étape (27 juin, Perros-Guirec-Mûr de Bretagne) flirte avec le chef d’œuvre de la Côte de granit rose, tenant son nom du granit de couleur rose-gris prélevé dans le sous-sol breton depuis plus de cent ans. Tour de France ou pas, des vacances en Bretagne vous suggèrent la visite de nombreux châteaux et maisons fortifiées, récits d’histoires romanesques. C’est le cas du château des Rohan, à Pontivy, où finit la 3e étape (28 juin, Lorient-Pontivy). En matière de châteaux bretons, vous serez servis sur la 4e étape (29 juin, Redon-Fougères), avec entre autres le château de Fougères, « l’un des plus imposants châteaux-forts français, occupant une superficie de deux hectares et constituant un ensemble médiéval du XIIe au XVe siècle ».

Le fabuleux destin de Fleurance, dans le Gers

Brest empile donc son titre de 2e ville, après Paris, recevant le plus de Grands départs du Tour de France : quatre fois. D’autres communes l’ont reçu deux fois : Nice, Strasbourg, Nancy, Rouen… et Fleurance ! Cette petite ville du Gers (6000 habitants) se hisse parmi les grandes du Tour et accueillait le départ en 1977 et 1979. Pour quelles raisons ? Patrice Tessier, directeur du village vacances Le Hameau des Étoiles, situé à Fleurance, a la réponse : « Fleurance a reçu deux fois le départ du Tour grâce au relationnel de son maire, Maurice Mésségué, dont le carnet d’adresses était très impressionnant ». Maurice Mésségué, surnommé « le pape des plantes », fut maire de Fleurance de 1971 à 1989. Il était également herboriste, écrivain influent et homme d’affaires. Il a notamment créé les Laboratoires des herbes sauvages. Il avait soigné quelques huiles, et pas les moindres : Churchill, Cocteau, Poulidour et le pape Jean XXIII. Le Hameau des Etoiles vous propose un séjour coloré, entre la splendeur de la gastronomie gersoise, la convivialité des chais d’Armagnac, la richesse du patrimoine historique, la vérité de la nature, la culture de l’art de vivre et le mystère des étoiles… pas tout à fait mystère au Hameau des Etoiles qui possède son dôme d’observation et compte parmi ses collaborateurs un astronome.

Soyez aux premières loges ! Réservez à l’Auberge Nordique, au Grand Bornand, le Tour arrive le 3 juillet. Ou à L’Orée du lac, à Tignes, pour une arrivée le 4.

Le 30 juin (5e étape, Changé-Laval), le Tour aborde les Pays de la Loire. La 6e étape (1e juillet, Tours-Châteauroux) vous promène en pays de Renaissance, entre Indre-et-Loire et Indre. Le directeur du Tour promet « une balade culturelle, Bourges, Nevers, Bibracte, Autun » sur la 7e étape (2 juillet, Vierzon-Le Creusot) et un passage par le Morvan où les grimpeurs pourront donner de la guibolle. Savez-vous qu’on classe parfois ce site parmi les massifs montagneux, désigné « le plus petit » ? C’est la plus petite zone de montagne, en superficie et en hauteur (point culminant à 900 mètres). Les aficionados du maillot à pois disent que les choses sérieuses commencent ici, lors de la 8e étape (3 juillet, Oyonnax-Le Grand Bornand). Après des étapes classées « plat » ou « accidenté », nous voici dans la catégorie « montagne ». Sur la commune même du Grand-Bornand, vous trouvez le village vacances L’Auberge Nordique, une magnifique halte 100% authentique. Arrivées et départs d’étape sont des grands moments à vivre, où la ferveur populaire se mêle aux envies d’approcher la légende. Pour l’arrivée, vous pouvez aussi opter pour une réservation au village vacances L’Orée du Lac, à Tignes, où le peloton franchira la ligne le 4 juillet (9e étape, Cluses-Tignes). Le lendemain, les coureurs demeurent Tignards pour leur premier jour de repos. Reprise le 6 juillet au départ d’Albertville (10e étape, Albertville-Valence). En vue, les vallées de l’Isère et du Rhône avec « un tracé clairement taillé pour une explication entre sprinteurs ».

Les gorges de l’Ardèche pour la première fois remontées en intégralité par le Tour

Ah, le revoilà enfin ! Mesdames et Messieurs, le Mont Ventoux ! « Le géant de Provence » domine la 11e étape (7 juillet, Sorgues-Malaucène), « avec une double ascension, dont celle quasi inédite par Sault, et une arrivée à son pied ». On fêtera – j’espère – à l’occasion le classement du Mont Ventoux en Parc Naturel Régional (PNR), une excellente nouvelle pour les défenseurs de la nature et les amateurs de tourisme durable. Autre PNR, plus ancien, celui des Monts d’Ardèche : fantastiques paysages à découvrir joyeusement quand vous serez au village vacances Au Gai Logis. La 12e étape (8 juillet, Saint-Paul-Trois-Châteaux-Nîmes) s’attarde sur ces lieux : « Après un long périple dans les féeriques gorges de l’Ardèche, pour la première fois remontées dans leur intégralité par le Tour, cette étape devrait conduire à un sprint massif à Nîmes ». Attention, l’étape 13 (9 juillet, Nîmes-Carcassonne) vous conduit sur quelques-uns des plus grands sites patrimoniaux du pays. Imaginez quand même qu’on démarre près des arènes « les mieux conservées au monde » pour terminer à l’abri de la plus grande forteresse d’Europe.

Le Mont Ventoux
Le Mont Ventoux © Xavier Turpain / Pixabay

Voici venu le temps des Pyrénées impitoyables. Une histoire de fous.

Messieurs les rois de la petite reine, voulez-vous une étape de mise en jambe avant les Pyrénées ? Y’a qu ‘à demander ! La 14e étape (10 juillet, Carcassonne-Quillan) n’en est pas moins spectaculaire, à faire frémir les gourmands de paysages. À suivre notamment le passage du viaduc de l’escargot, baptisé ainsi parce qu’il est bâti en colimaçon. Vous êtes en Pyrénées, l’autre terrain de jeu incontournable, avec les Alpes, du Tour de France. À partir de 1910, alors que le Tour perd de sa superbe, les Pyrénées sont alors intégrées au tracé, de façon à pimenter la course. Le mythique Tourmalet est franchi pour la première fois le 21 juillet 1910, c’est le premier col du Tour de France dont l’altitude est supérieure à 2000 mètres. 26 coureurs, effrayés par l’immensité de la montagne (et de la tâche), ne prendront même pas le départ. 136 « fous » voleront (si on peut dire!) à la conquête du « cercle de la mort » (Aubisque, Peyresourde, Aspin et Tourmalet). Pour la 15e étape (11 juillet, Céret-Andorre), ce sont six cols qui attendent les plus grands champions du cyclisme mondial. Après une seconde journée de repos, voici les dernières étapes de montagne, peut-être dernières chances de se distinguer. La route du Tour roule de Pas-de-la-Case à Saint-Gaudens (16e étape, 13 juillet), puis Muret-Col du Portet (17 étape, 14 juillet). Pour l’anniversaire de la Prise de la Bastille, les organisateurs du Tour offrent aux coureurs une arrivée en fanfare, en haut d’un col réputé impitoyable, le col du Portet. Le Tourmalet est programmé le lendemain (18e étape, 15 juillet, Pau-Luz-Ardiden), ultime tracé en montagne où les chefs de file s’agitent sur les chronos. Certains considèrent ici, selon ce que leur montre la montre, qu’ils ont gagné (ou pas). Si les écarts sont serrés, tout peut encore se jouer sur les trois dernières étapes. Celle de Mourenx-Libourne (19e étape, 16 juillet), d’autant que, dit Christian Prudhomme, « dans la traditionnelle étape des Landes, la logique conduit à pronostiquer un emballage final plus ou moins massif en fonction du nombre de sprinteurs qui auront pu franchir la montagne ». Ou celle de Libourne-Saint-Emilion (20e étape, 17 juillet)… si les participants veulent bien ne pas se doper au Médoc. Que tout se joue encore sur l’étape finale (Chatou-Paris, 21e étape, 18 juillet), personne n’y croit… sauf ceux qui ont de la mémoire. Souvenez-vous, 22 juillet 1989, Laurent Fignon est en jaune avec 50 secondes d’avance sur Greg Lemond. L’Américain le coiffe au poteau sur les Champs-Élysées. Il fallait toute la philosophie du regretté Laurent Fignon pour encaisser un si cruel final.

Le col du Tourmalet
Le col du Tourmalet @ Patrick Giraud / Wikimedia Commons
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